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B1, B1 Bis et B1 Ter

Par Master Of Puppets - Edition du : 19 December 2005 - Créé le : 02 October 2005

  Chars lourds : Renault B1, B1 bis et B1 ter

 

Conçu par le général français Estienne en 1934, le B1 était un char de conception assez originale. Il était armé d'un canon de 75mm ABS 1929 en casemates et d'une mitrailleuse Châtellerault modèle 31 de 7,5 mm de caisse pointés en direction par déplacement du char. Les chenilles enveloppantes lui permettaient d'évoluer très aisément en tous les types de terrain. 

Les premiers essais eurent lieu en 1931 à Mourmelon. Le blindage passa de 25 à 40 mm et les mitrailleuses de tourelle furent remplacées par un canon de 47 court. En 1935, la situation militaire exigea le lancement immédiat de la production en série, tandis qu'on poursuivait les études en vue d'accroître la puissance de l'engin. Finalement, on adopta un blindage encore plus épais, 60 mm, et un canon de 47 long en tourelle. Ainsi les premiers chars B1 construits en 1936 n'eurent que le canon court, et les chars améliorés (B1 Bis) apparurent en 1938.  

 

Adopté en 1934 à l'issue d'une longue gestation, une première commande de 7 exemplaires fut passée le 6 avril.  Le premier modèle de série sortit en 1936. Le B1 était donc armé d'un canon de 75mm ABS Modèle 29 en casemate et d'une mitrailleuse de caisse, ainsi que d'un canon de 47mm SA 34 et d'une mitrailleuse de 7,5 mm Châtellerault modèle 31 dans une tourelle APX 1. Le char était motorisé par un Renault 6 cylindres développant 250 ch. et le blindage avait une épaisseur maximum de 40 mm. Une remorque de carburant destinée à accroître l'autonomie fut testée mais non retenue.

 

Une deuxième commande de 20 exemplaires fut passée en décembre 1934 et le 29 avril 1935 une troisième commande de 5 engins supplémentaires porta le total de la production à 35 exemplaires (les 3 prototypes compris).  Au printemps de 1940, les B1 encore en service furent réarmés d'un canon de 47 mm SA 35. Une partie de ces chars forma une compagnie de marche (la Compagnie Gaudet) et fut  engagée dans les combats de Rethel.

 

Lors de la Campagne de France, le B1 était le véhicule le plus puissant du champ de bataille et ce sur tous les points de vue : c'était un char d'infanterie, fortement blindé et fortement armé. Les plans français de réarmement, bien qu'amplifié après 1936, ne permirent malheureusement pas une construction en nombre suffisant de ce char qui était de plus très coûteux, mais "terriblement efficace".

 

 

 

B1 Bis

 

Le B1 Bis était donc une amélioration du B1 et apparut en 1938. Malheureusement la cadence de production resta ; jusqu'en juin 1940, seulement 500 exemplaires furent assemblés, réalisés par les firmes Renault, FCM (Forges et Chantiers de la Méditerranée), FAMH, AMX et Schneider.

 

La caisse du B1 Bis était formée d'éléments en acier boulonnés et de plaques blindées, les quatre membres d'équipage se trouvaient à l'avant, le moteur et la transmission étant dans la partie arrière. Le pilote, qui était aussi le tireur du canon de 75, dirigeait le char et pointait en la direction voulue au moyen d'un volant de conduite. Un volant de pointage lui permettait d'affiner la mise en direction du canon de 75 mm. De plus le B1 Bis était pourvu d'un dispositif assez rare à l'époque, à savoir le système à air comprimé Luchard qui évacuait instantanément la fumée après le départ du coup. A droite du canon se trouvait une mitrailleuse fixe qui pouvait être actionnée soit par le pilote soit par le chef de char.

 

Un seul homme, le chargeur, servait toutes ces armes : il vissait les fusées sur les obus de 75 mm et chargeait le canon, approvisionnait la mitrailleuse, et lorsque le chef de char avait épuisé les munitions du canon de 47 à sa disposition en tourelle, devait les lui en "donner" d'autres. Positionné à genoux derrière le conducteur, sa place était particulièrement inconfortable en tout-terrain... Le chef de char quant à lui était seul dans sa tourelle, disposant d'un 47 mm semi-automatique modèle 35 couplé à une mitrailleuse calibre 7,5 à pointage électrique ! Cette tourelle APX 4 était similaire à celle montée sur le char Somua S-35 de la cavalerie. Le radio-télégraphiste, tout comme le chargeur, était assis au-dessous du chef de char et disposait d'un émetteur-récepteur radio.

 

Le maniement du B1 Bis nécessitait un apprentissage long et une excellente cohésion entre les divers membres d'équipage.

 

Le moteur Renault 6 cylindres type aviation était équipé en plus de l'habituel démarreur électrique d'un dispositif à air comprimé innovateur pour la mise en route : l'ensemble boîte de vitesses et transmission, directement relié au réducteur, amenait le mouvement à chacun des barbotins par l'intermédiaire d'un différentiel auxiliaire contrôlé par le système hydrostatique Naëder pour la direction. Ce système très évolué régulait l'énergie fournie à chaque chenille et permettait les changements de direction précis nécessaires au pointage en direction du canon de 75 mm. Trop sophistiqué par rapport aux ressources techniques de l'époque, ce système amènera de nombreux déboires provoqués essentiellement par un carter en bronze poreux et des joints fragiles entraînant une consommation énorme d'huile de ricin.

 

 

Les chars de type B1 Bis entrèrent en service dans l'armée française entre 1937 et 1940 et furent répartis entre 8 bataillons des 4 divisions cuirassées (33 blindés par bataillon) et trois autres compagnies autonomes.

 

Au combat, les B1 Bis rivalisèrent assez bien avec les Panzers Allemands. Il s'agissait certainement d'un char trop sophistiqué pour son temps, d'un entretien et d'un emploi difficiles, à la transmission délicate et d'une autonomie trop faible. Enfin, il convient de rappeler que si les chenilles enveloppantes (qui rappelaient les chars britanniques de 1916-18) faisaient de lui une cible assez vulnérable sur les flancs, elles lui donnaient une aisance certaine en terrain accidenté et facilitaient l'entrée et la sortie des membres de l'équipage.

La mise au point du B1 bis, étalée sur dix ans n'a pas permis de disposer en 1940 d'un engin fiable et efficace. Sa construction fut lente et totalement inadaptée à une production massive. Certains aspects du concept même de l'engin laissent songeur : bien que la consommation excessive de l'engin soit connue, aucun remède n'a été trouvé à ce défaut alors que le tir au 75 nécessitait l'usage du moteur, même en position statique. Des défauts de conception importants n e furent pas résolus et des essais se poursuivirent jusqu'au printemps 1940 pour tenter d'y remédier. Dans le domaine de l'armement et de l'utilisation au combat, des anomalies graves n'étaient toujours pas corrigées : réglage du canon de 75, aménagement de la tourelle, transmissions. Au plan de la motorisation, la fiabilité du système Naëder restait douteuse (et sera la cause de perte de nombreux engins).

 

Les principaux défauts furent :

_ Tourelleau trop faiblement blindé et aux moyens de vision inadaptés.

_ Tourelle monoplace

_ Absence d'un compas d'orientation efficient

_ Système de désaccouplement des armes de tourelle plus gênant qu'utile

_ Absence  pour le chef de char, d'un siège lui permettant d'utiliser les organes de vision pendant la marche.

_ Dispositif de pointage du canon de 75 non satisfaisant et se déréglant rapidement

_ Absence d'un système de communication interne.

_ Ces points ne constituant que ceux révélés par des expérimentations menées en vue de la corriger.

Il s'y ajoute des défauts de conception impossibles à corriger ou dans un délai trop long.

  

De plus, les D.C.R. ont été employées dans des missions de colmatage, sans préparations ni reconnaissances, aboutissant dans la plupart des cas à un sacrifice sans grand profit. Et que penser d'un général d'infanterie opérant un véritable rapt de chars endommagés se repliant pour être remis et état et qui seront dispersés individuellement pour servir de bouchons. Réparés et engagés efficacement, ces engins auraient certainement pu avoir un impact différent dans la campagne.

 

A la libération, un certain nombre de B1 Bis, employés par les allemands furent capturés en France. Ces engins seront à nouveau engagés aux couleurs françaises. A partir de septembre 1944, la récupération sur le front de Normandie de chars B1 Bis abandonnés sur le terrain par la Wehrmacht servit à reconstituer le 13e Dragons (composé de 17 chars) qui fut mis le 2 avril 1945 à la disposition du front de l'Atlantique (poche de Royan).

 

En bref, le B1 Bis fut un char très puissant, avec d'impressionnantes capacités. La capacité du réservoir d'essence ne changea pas par rapport à celui du B1 malgré une nette augmentation de la masse, limitant ainsi son autonomie à 150 km. Ce problème d'autonomie s'avéra crucial pendant la campagne de France où les problèmes logistiques rendirent l'approvisionnement en carburant aléatoire. L'autre grand problème de conception était le fait que le canon de 47 était considéré comme une arme secondaire et donc commandé par le chef de char, ce qui diminuait la cadence de tir. Malgré tout, son blindage était exceptionnel pour l'époque le rendant quasiment invulnérable. Après la défaite, les Allemands ont réutilisé ces chars : 24 ont été reconvertis comme lance-flammes et d'autres en canons automoteurs. Quelques unités sont tombées dans les mains de la résistance en 1944, et ont servi à Paris.

 

 

 

B1 Ter

 

Conçu pour résoudre un certain nombre des problèmes de son prédécesseur de B1 Bis, le B1 Ter fut construit en 1937. Il bénéficiait d'un meilleur blindage, porté à 75 mm, le canon de 75 mm en casemate disposait d'un débattement latéral, le blindage enveloppant était incliné sur les parois latérales, un nouveau garde-boue couvrait presque entièrement le train de roulement et l'équipage était augmenté d'un homme servant le canon de 47 mm en tourelle.

 

En raison des problèmes de production des modèles précédents, le B1 Ter fut abandonné.

 

 


 

 

Caractéristiques

 

B1

 

B1 Bis

 

Equipage

 

4 hommes

 

4 hommes

 

Production

 

35 unités de décembre 1935 à juillet 1937

 

403 unités de 1938 au 25 juin 1940

 

Masse

 

30 tonnes

 

31,5 tonnes

 

Moteur

 

Renault 6 cyl. de 180 Ch.

Conso : 200 litres aux 100 (réservoir de 400 litres !)

 

Renault 6 cyl. de 307 Ch.    
Conso : 330 litres aux 100 (réservoir de 400 litres)

 

Dimensions

 

Longueur : 13,22 m

 

Longueur : 6,52 m

 

Largeur : 3,75 m

 

Largeur : 2,50 m

 

Hauteur : 4,29 m

 

Hauteur : 2,79 m

 

Performance

 

Vitesse sur route : 28 Km/h

 

Vitesse sur route : 28 Km/h

 

Autonomie moyenne : 200 Km

 

Autonomie moyenne : 150 Km

 

Armements

 

Canon de 75mm ABS 1929 en casemate

Canon de 47 mm SA 34 en tourelle

 

Canon de 75mm ABS 1929 en casemate

Canon de 47 mm SA 35 en tourelle

 

2 mitrailleuses Châtellerault mod. 31 de 7,5 mm

 

2 mitrailleuses Châtellerault mod. 31 de 7,5 mm

 

Blindage

 

Max : 40 mm

 

Max : 60 mm

 
 
B1
 
B1 " Poitou " pendant le défilé du 14 juillet 1938.
Chaque char lourd français avait un nom de famille individuel, peint sur la tourelle.
 
 
B1 abandonné
 
 
Autre B1 abandonné
 
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B1 Bis
 
 
Plan du B1 Bis
 
 
B1 bis au combat
 
 
B1 Bis des FFI à la libération, 1944
 
 
Impressionnante photo de la destruction d'un B1 Bis
 
 
Photo de la propagande Allemande
 
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B1 Ter
 
 
 
 
 
 

 

Les B1 au travers des jeux :

 

 

Unité par exemple présente dans :

 

 
Sudden Strike Forever


B1

 

WW2 Online


Modélisation de B1

 
WWII RTS


image d'un B1 présentée en mai 2003 en cours de développement de ce jeu

Mod AFM pour Blitzkrieg


B1 en action dans ce mod francophone

 

 
 


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