Montcornet 17 mai 1940
Edition du : 20/5/2003
Auteur : Namspopof
Montcornet 17 mai 1940 |
Charles de Gaulle ( 1890-1970)
Les forces en présences :
Coté français, seule la 4eme DCR participa à l’offensive. Celle-ci fut créée le 10 mai 1940 après que Paul Raynaud aille émit le souhait en avril de voir 2 nouvelles DCR créé avant le 15 mai 1940. Rappelons que la 1ere et 2 eme DCR ne furent créés qu’en janvier 1940 !
Cette nouvelle division, à l’aube du 10 mai, existait plus sur papier que réellement ! A vrai dire, les éléments qui la composai étaient encore éparpilles dans leurs differentes affectation précédente. Le 13 mai, les effectifs de la 4eme DCR se composaient de la manière suivante :
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le 46eme BCC du commandant Bescond ( Bataillon équipé de 34 chars lourds B1Bis )-
Le 2eme BCC du commandant François et le 24eme BCC du commandant Delatour ( C’est 2 Bataillons étaient équipés de 45 chars R35 Renault chacune )-
Le 345eme CACC commandé par le capitaine Idée, cette compagnie était équipée de 14 D2-
L’infanterie était composée du 4eme BCP du commandant Bertrand ( celui-ci part manque de moyen était essentiellement transporté en bus ! Ce qui posa de gros problème dans les milieux accidentés où seul les chars passaient)-
Quant à l’artillerie, celle ci été composé du 322eme RATTT du colonel Anselme. C’étais un régiment de bonne valeur combattive ayant reçus une instruction poussée.A cela s’ajoutent les soutiens des unités suivantes :
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Le 3eme RC du Lieutenant colonel François et le 10eme RC du colonel Jacqueminot de Ham , régiments équipés de chars SOMUA.Mais de manière générale, toutes ces unités été sous équipées que ce soit en moyens de communications ou de ravitaillement. La 4eme DCR à ce jour, ne présentai pas le potentiel suffisant pour contre attaquer une Panzer division bien supérieure qualitativement !
Chars du 24eme BCC en cours de deplacement. |
Le colonel De Gaulle lors d'une entrevue avec Paul Raynaud le 23 octobre 1939 , le chef du gouvernement ecouta les doleances du jeune colonel en ordonnant la création de Division de cuirrassier (DCR) , pourtant l'état major de Gamelin ne l'ecouta que très peu. Voici la note confidentielle du 11 novembre adrèssée par De Gaulle à l'état major :"Le moteur bouscule nos doctrines;le moteur bousculera les fortifications.Il faut créer des divisions cuirassées.Nous avons un matériel excellent , il s'agit de l'organiser comme l'emploient les allemands et nous aurons la superiorité sur eux." Voici la reponse en marge du général George : "Intéressant, mais la reconstruction n'est pas à la hauteur de la critique.Faire étudier" . Puis les conclusion du général Duffieux qui ecrit à Gamelin : "J'espere que les conclusions du colonel De Gaulle sont à rejeter". |
Coté allemands, il est assez difficile dévaluer les forces exactes, du fait de leurs perpétuels mouvements depuis le 10 mai. Mais ce fut principalement la 10 Pz.Div. et quelques éléments de la 1ere Pz.Div. du XIX. AK (Mot)qui eurent à affronter les Français. Voici les principaux éléments qui composaient la défense :
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La Aufklärungs-Abteilung de la 10.PZ.DIV-
La Panzer-Aufklärungs-Abteilung 90-
Le 666.Pionier-Bataillon assurant la défense de la ville de Montcornet-
Le 56. Bataillon de Flak qui s’occupait de la défense antichars du secteur
Heinz Guderian (1888-1954) Considéré comme l'un des apotres des blindés allemands. Il sera a la tête du 19eme corps blindé du Hrg.A ( ce corps été composé des 1ere 2eme et 10eme Pz.Div) |
Panzer IV du groupe "Guderian" en 1940 reconnaissable au "G" peint sur le blindage |
Les opérations :
Apres sont transfert dans la région de Laon pour soutenir la mise en place de la VI eme armée, la 4eme DCR de De Gaulle reçus l’ordre le 16 mai de placer des bouchons retardateur sur les axes menant à Montcornet. Les premiers éléments des 3eme et 24eme BCC arrivant dans la nuit, De Gaulle ordonna la mise en place de petits groupe de R35 appuyés par les 75mm du II/303eme RALT déjà sur place. Cette opération devait permettre le regroupement du reste de la DCR dans la foret de Samoussy.
Pendant ce temps, des unités de reconnaissances furent envoyées au contact de l’ennemis afin d’estimer le potentiel adverse. Celles ci rapportèrent d’une forte concentration de troupes en direction de Saint Quentin. Voyant que la situation de ça division s’améliorait d’heure en heure, le colonel décida d’attaquer dès le lendemain.
La manœuvre projetée était d'une relative simplicité : elle consistait en une avancée de l'ensemble des moyens, sur un axe Nord-Est en direction de Montcornet et sur un front d'une vingtaine de kilomètres environ. L'objectif recherché était de s'emparer des passages sur la Serre à Montcornet et sur le Hurtaut à Lislet. En prenant la bourgade de Montcornet, la 4e DCR aurait put à la fois protéger Laon et permettre à la VIe armée de terminer sa mise en place tranquillement.
L’aviation allemande parcourant sans cesse le ciel, le mouvements de placement se fit dans la soirée, il avait comme objectif le pont de la Souche, à hauteur de Chivres. Ce pont essentiel pour la suite des opérations, fut l’endroit du bateme du feu pour les équipages de la 4eme DCR. Celle ci tomba sur les éléments avancés d’une patrouille de reconnaissance allemande qui fut repoussé en quelques salves laissant sur le champs de bataille 3 motos et un véhicule de reconnaissance. Mais la plus grosse escarmouche eut lieux à l’aube du 17 : une colonne de vehicules d’artillerie, sans doute egarée, tomba nez a nez avec les chars français. Les troupes de De Gaulle firent un massacre permît les artilleurs allemands, abandonnant leurs matériels.
L’attaque fut lancée à 4h14 du matin, elle s’articula sur 2 axes :
-Le premier groupe composé 46eme BCC et du 345eme CACC devait suivre la direction :Liesse-Bussy-Montcornet
-Le deuxième groupe composé des 2eme et 24eme BCC, devait rouler sur un axe sud allant de Sissonne-Boncourt-Lislet
Chacun de ces groupes s’est vu attribué comme soutien sur les flancs, une compagnie de la 13eme BLM.
Le premier groupe remonta le long de la route de montcornet-laon, au-delà de Chivres, il fut prit a parti par des canons Pak 37 mais les B1bis ne craignant rien contre cette escouade anti chars, continuèrent leur route. Le 2eme groupe quant a lui, se déploya au Nord de Sissonne puis en direction de la ville au bois et du plateau dominant montcornet où s’installa le 24eme BCC. En même temps, les premiers elements du 2eme BCC occupa Dizy le Gros. Les éléments du 13eme BLM assurèrent la défense en retrait.
L’attaque proprement dite commença vers midi, le 24eme BCC se divisa en 2 groupes, l’un composé de la 2eme compagnie prit la direction de Lislet tandis que le 2eme groupe composé de 1ere et 3eme compagnie, avait la charge de l’attaque directe sur Montcornet.
A Lislet la 2eme compagnie tomba sur des défenses anti chars Pak 37 ainsi que 6 Panzers sortant de réparation au même moment. 8 chars français pénétrèrent dans le village et furent violemment refoulés par les tirs a courte portée des canons allemands, 2 chars s’embrasèrent dès le debut de l’engagement tandis que les autres, n’arrivant pas a percer, durent faire retraite sur Saint Acquaire par manque d’essence.
R-35 du 24e BCC |
Le celebre Flak 88 mm |
Pendant ce temps à Montcornet, le Capitaine Penet se trouva face à un problème imprévu. La ville étais défendu par les pièces lourde du 59eme Bataillon de Falk et seul les B1bis de Bescond aurait put rivaliser face aux 88 mm , hors les chars lourds du 46eme BCC prirent du retard lors de l’engagement près de Chivres et ne serait sur place que dans une heure. De Gaulle ayant donné des ordre précis, celui-ci tenta un assaut direct avec les frêles R35, se fut une ecatombe. Les reste de la 1ere compagnie se replièrent sur Boncourt.
Le 2eme BCC ne connu guère de succès, après avoir pris Dizy le Gros, celle-ci prit la direction de La ville aux Dames mais fut contrée par les Pak37 du Panzer-Abteilung 90. Apres avoir subit quelque perte, la 2eme compagnie se replia en désordre sur ses bases de départ.
Char Renault 35 du capitaine Penet àpres l'echec du premier assaut dans Montcornet |
Un autre R35 abandonnée par sont equipage dans le secteur de Moncornet |
Les seules bonnes nouvelles qui arriva pour De Gaulle fut l’arrivée sur le théâtre d’opération du 4eme BCP. Il envoya les fantassins nettoyer les poche de résistance qui subsistaient près de Chivres. Ainsi que les remarquables succès des chars lourds D2 qui nettoyèrent Clermont les Fermes puis avancèrent en vers Marle avant d’être pris a parti par 3 Flak 88 mm sur la route menant à Moncornet, il laissèrent 3 chars dans la bataille et durent eux aussi retraiter par manque d’essence.
A 16h, les B1bis du 46eme BCC furent opérationnels pour un nouvel assaut sur Montcornet, les lourds eurent comme mission de bombarder la ville pendant 10 mn puis de retraiter si l’avantage n’est pas atteint ( on sentait déjà dans cet ordre que le colonel Sudre ne croyait plus en l’assaut de ce 17 mai. Quoi qu’il en soit les chars de Bescond s’ébranlèrent en formation de combat, dépassèrent Clermont les Fermes puis roulèrent vers l’Ouest en bousculant les maigres défenses allemandes. C ‘est alors qu’un autre imprévu arriva : les equipages ne disposant pas de cartes precisent du secteur , roulerent vers ce qu’ils pensaient etre le cloché de Montcornet , les chars avancant sur La ville aux Dames ( pensant etre Montcornet) furent prient a partis par un 88mm allemands du 521eme Bataillon AC. Apres 15 mn de combats, conformément aux ordres, les B1bis commencèrent à amorcer un mouvement de retraite. A ce moment là, le chars de Bescond tomba en panne, 2 autres se portèrent à son secours. Les 2 chars furent détruit par un coup au but de 88 mm à 2500m. Le commandant Bescond périra carbonisé avec les 2 équipages réunis.
Photo spactaculaire d'un monstre d'acier comme le B1 retourné comme une crêpe par un obus d'artillerie , probablement que le sol n'etais pas stable |
B1bis du 46eme BCC abandonné |
Vers 18h30, les Stukas firent leurs réapparitions sur le champs de bataille provoquant l’arrêt total et le replis de la 4eme DCR sur ses bases de départ au matin.
Bilan
La bataille de Montcornet dura moins de 24h ,elle fut incontestablement une défaite militaire et n'inquieta pas outre mesure Guderian . Pourtant cette escarmouche entra dans les anales historiques, et donna l’impression "d’invincibilité" de la 4eme DCR aux yeux de l’état major français. De même elle donna la pleine conscience de l’efficacité de l’arme blindée endivisionnée et fut le meilleur entraînement possible pour la future contre attaque d’Abbeville le 28 mai 1940. Ce fut donc une défaite militaire certes mais une victoire morale dans un contexte de défaitisme prononcé. Ce fut surtout cela que les historiens retenèrent de la bataille de Montcornet au lendemain de la guerre, prolongeant le mythe d’une contre attaque réussie.
Namspopof