Les percées de la Meuse : Le XV.A.K.(Mot)
Edition du : 2/6/2003
Auteur : Namspopof
Les percées de la Meuse : Le XV.A.K.(Mot) |
Hermann Hoth (1885-1971) Au premier plan
Voici le récit de la percée qui a eu lieu sur la Meuse le 13 mai 1940 au nord de Dinant. Il portera sur l'action du XV.AK(Mot)* du général Hoth contre les defenses attives de la IXeme armée du général Corap.
Les forces en présences et les ordres de missions:
Aprés l'invasion du Luxembourg en une nuit , la 4.Armee de Von Kluge aligne les éléments d'avant garde composé des 5eme et 7eme PanzerDivison sur la rive gauche de la meuse entre Anhée et Dinant. Voici leur composition le 12 au soir sur la rive Est :
- La 7eme PanzerDivision de Général Rommel se compose des 6 et 7eme Schutzen-Regiment qui forme les bataillons d'infanteries d'assauts et de franchissements , à cela se rajoute le KradSchutzen Bataillon 7 (bataillon motocycliste ) et comme toute panzer division un Panzer-regiment , en locurence le 25. Ca mission est de traverser le fleuve dans le secteur de Bouvignes puis de foncer sur le plateau de Sommiére.
- La 5eme Panzerdivision du général Max Von Hartlieb quand a elle se compose des 13 et 14eme Schutzen-regiment ainsi que du Panzer-regiment 31. Elle devra traverser 2 km au nord , dans le village de Houx puis sécuriser la tête de pont à hauteur de Haut la Wastia.
(*) : Les 2 panzers divisions forment le XV.AK(mot) : "15eme corps d'armée motorisée" de la 4eme armée allemande
Les KradSchutzen Bataillons sont les régiments motocyclistes des divisons allemandes , leurs missions sont essentiellement de la reconnaissance et parfois des actions commandos de vitesse. |
Hommes de troupes des Shutzen-regiments , se sont les troupes d'elites avant l'avènement des SS en 41. |
Coté francais c'est essentiellement la IXeme armée qui encaissera le premier choc . Au soir du 12 mai , en plus de devoir proteger 100 km de front a elle toute seule ,elle n'aligne pas tous ses effectifs sur la rive gauche de la Meuse qui sont embouteillés dans la manoeuvre "Dyle-Breda" malgré les efforts du général Corap. La IXeme armée fut créée en novembre 1939 à partir du Détachement d'Armée des Ardennes , elle est divisée en 3 corps d'armées plus un corps de cavalerie et un corps de reserve.
- Tout dabord le 2eme corps d'armée du général Bouffet , il se compose d'une division mécanisée , la 5eme DIM et du soutien d'une division motorisée en partie , la 4eme DINA. C'est le corps mobile mécanique de la IXeme armée qui a la tache de défendre l'aile droite autour de Naumur dans le plan "Dyle" , comme toutes les unités alliés , le mouvement ne devra se faire qu'une fois la neutralité Belge tombée.
- Ensuite le 11eme Corps d'armée du Général Martin composé des 18eme et 22eme DI a pour tache de défendre le centre du dispositif au sud de Anhée , sont mouvement est plus restreint mais l'ensemble logistique est plus lent à la mise en place . C'est lui qui prendra le premier choc des troupes d'assauts ennemi.
- Et enfin au sud , faisant office d'aile gauche , le 41eme Corps d'armée de forterresse du Général Libaud est composé de la 102eme DIF et de la 61eme DI nouvellement rattachée au 10 mai. C'est un corps d'armée statique ayant préparer sa défense depuis septembre 1939 sur une position en territoire français, il sera le seul corps d'armée capable avec les faibles moyens attribués , de résister aux premiers assauts allemands au nord de Givet et retiendra à Monthermé les Panzer de Reinhardt " voir article ".
- Le corps de cavalerie est composé des 1ere et 4eme DLC ainsi que de la 3eme brigade de saphis. C'est un corps essentiellement de reconnaissance avec de faibles capacitées anti-char. Ca mission est de ralentir l'avance ennemi dans les Ardennes afin que le 2eme et 11eme corps prennent leurs positions defensives.
- Et enfin le corps de reserve qui et composé de la 53eme DI et du GBC 518 ( seul grande unité de tanks actifs au sein de la 9eme armée)
Artillerie lourde française de 155mm dans une position préparée. |
Régiment de Dragons que l'ont peut trouver au sein des DLC , Ici des H35 légers qui ne pourrons pas rivaliser face aux hordes de Panzers en surnombre |
Résumé de l'avance du XV. AK.(Mot) depuis le 10 mai
Aprés l'invasion du Luxembourg sans reél coups de feu dans la nuit du 9 au 10 mai , les troupes Allemandes pénètrent en Belgique à 5h45 et se retrouvent face au 3eme régiment de chasseurs ardennais Belge qui leurs donnent quelques soucis dans un terrain accidenté , au soir , le XV.AK(mot) reste bloqué devant les defenses Belge qui sont rejointes le 11 mai par les premiers éléments de la 4eme DLC conformément au plan allié. Cela n'empeche pas l'offensive Allemandes de reprendre plus violament et de bousculer les cavaliers français l'aprés midi dans le secteur de Marche. Les combats durent jusqu'au début de la soirée mais devant le nombre croissant de blindés appartenant essentielement de la 7eme PzDiv , les français décrochent et retraites à toute allure vers la Meuse afin de la franchir avant la déstruction des ponts par le genie. Le 12 mai au soir les premiers éléments Allemands du groupe Hoth sont entre Dinant et Anhée sur la rive Est .
La situation défensive de la 9eme armée le 12 mai au soir
Carte des différentes percées du XV.AK(mot) . (carte détaillé en cour de réalisation) |
L'avance Allemande est d'une telle rapidité et les moyens opposés d'une telle densité que la Meuse est atteinte en 2 petits jours , hors suivant le plan allié , il faut minimum 3 jours pour la mise en place de tous les éléments sur le Fleuve. Ce sont donc des éléments éparse qui protégent la rive le 12 au soir , comme le prouve la situation suivante :
- Le 2eme corps d'armée au Nord s'est placé comme prévu et dispose de tous ses effectifs en ordre de combats entre Naumur sud et Anhée. Sa situation n'est pas trop mal et peu résiter aux premiers assauts si besoins. La 4eme DINA est encore trés loin par contre.
- Le 11eme corps connait une situation plus critique , le mouvement prenant 3 jours à l'infanterie de la 18eme DI , celle-ci se trouve encore à 20 km dans la nuit . En attendant les cavaliers de la 4eme DLC ainsi que la 3eme compagnie du 39eme RI (III/39°RI)détachée du 2eme corps sont postés en défense attive le temps d'acheminer le gros des forces . Un peu plus au sud , la 22eme DI réussira à atteindre à marche forcée les lignes de defenses vers la fin de nuit.
- Le 41eme corps de forterresse est le seul à rester sur ses positions et donc reste entièrement oprationnel pour la defense de l'aile sud.
En resumé , la défense de la 9eme Armée est si l'ont peu dire satisfaisante sur les ailes mais trés faible en sont centre , se sera pourtant là que les Allemands vont porter tous leurs efforts!
L'assaut et les premiers franchissements
Comme vous avez put voir , les forces françaises sont dans une réel pagaille lors de l'installation du centre de la 9eme armée .
C'est dans cette confusion que la première attaque est lancée dès le début de soirée du 12 mai. Des motocyclystes allemands du KradSchutzen Bataillon 7 tentent de forcer le barrage dréssé sur l'écluse de l'ile de Houx mais ils se retrouvent face aux canons du I/66RI de la 22eme DI et doivent rebrousser chemin aprés leurs tentative. Un peu plus tard le 66eme RI n'étant poster qu'en défense provisoire , il reçois la relève du 39eme RI qui se fais dans la nuit dans des conditions difficile . Mais cette brèche ouverte ne passe pas inaperçus aux yeux du commandement Allemand qui en profite pour lancer un nouvel assaut avec le Schutzen-regiment 13 ,celui-ci réussi à s'infiltrer au sein des premières lignes adverse et prolonge sont action vers les lignes de la 5eme DIM toute la nuit. A cette heure matinale du 13 mai , la Meuse est si l'ont peu dire déja franchi sur la presqu'ile de Houx malgré les contre-attaques du 39eme RI.
La Wehrmacht en belgique le 12 mai 40. |
Canon Pak 36 dans le defilé d'une route |
Plus au sud de Houx ,tôt dans la matinée , le KradSchutzen Bataillon 7 repasse lui aussi à l'attaque avec l'aide une heure aprés des troupes du Schutzen-regiment 6 et l'appuis des chars de la 7eme Pzdiv. qui arrivent dans la matinée sur la rive Est. Là aussi le fleuve est franchi et une petite tête de pont est créée.
Toujours plus au sud , à environ trois kilomètres. Le village de Bouvignes est attaqué à 4h45 par le Schutzen-regiment 7 , les français résitent avec courage jusqu'a 10h mais doivent se retirer rendant les Allemands maitre de Bouvignes.
C'est donc au totale 3 têtes de ponts qui se sont créées en moins de 12 h entre naumur et dinant, mais ces attaques sont encore fragiles et sans l'appuis de chars.
L'exploitation allemande et les réactions françaises
Les assauts ennemis de la matinée ne laisse pas indifférent le commandement français qui dépeche en toute hate le 1er groupement de reconnaissance de la 5eme DIM ( le 1er GRDI) , celui-ci se place au coté du 129eme RI sur une ligne perpendiculaire à la meuse au niveau de Haut le Wastia. Toutes la matinée les assauts ennemis sur cette ligne se soldes par un échec ! Mais voyant que la Whermacht s'etablit fortement sur la rive occidentale , il est decidé dans le camps Français de créer 2 groupes : l'un composé des 129eme RI , 1er GRDI et d'un bataillon de chars aura la mission de contre-attaquer du nord au sud en longeant la Meuse et l'autre groupe formé avec les unités actives de la 4eme DLC formeront l'arrière garde. Malheureusement cette belle initiative sera ajournée par les gênent occasionnées des Stukas qui durant toute la journée rendent impossible tous mouvements à découvert. Par contre sur le front sud, la 22eme DI réussi à s'installer correctement et même de repousser un assaut ennemi au environ d'Hastiére.
En fin d'après midi du 13 mai , la défense française est malmenée sur plusieurs points mais pas désorganisée. Elle a perdu plusieurs localités mais reste dans l'ensemble cohérente.
Belle photo couleur d'un Panzer III dans la campagne française en 1940. |
Autre photo couleur des schutzens ou stosstrupp escarpant les rives d'une rivière avec un PAK36 |
Ce n'est que dans la nuit du 13 au 14 que s'aggrava la situation! Les troupes du Schutzen-regiment 7 bousculent les defenses de la 18eme DI sur la plateau de Sommière , refoulant par la même occasion les defenseurs dans la zone proche de Dinant. Ne pouvant plus compter sur les unités de premières lignes sur les rives , le général Duffet tente avec les restes de la 1ere DLC et du 39eme RI de colmater la brèche entre Haut le Wastia et Onaye protégée par les éléments du 125eme RI. Cette brèche à peine résolut qu'une autre resurgit au Nord d'Anhée où après un violent bombardement les unités du 129eme RI sont rejetés par les troupes d'assauts qui coupe le régiment français de la Meuse , ouvrant une porte sur toute la rive Ouest vers le nord .
La matinée tourna au cauchemar pour les unités françaises lorsque l'artillerie Allemande entra en scène! La ligne percée de partout, le général Corap decide le repli général sur quelques kilomètres découvrant les unités du 8eme RI qui protège la rive à hauteur de Godinne, cela a pour effet une nouvelle attaque des Allemands qui les repoussent jusqu'a Annevoie , éliminant toutes chances de couper les ponts du génie allemand qui permettent dès le début de matinée le déployment des premiers chars sur la rive gauche.
Après avoir néttoyer le plateau de Sommière et Onaye avec l'aide des panzers , les allemands s'attaquent à la ligne de défense principale en début d'après midi , celle-ci cèdera quelques heures après suite à de violents combats provoquant l'éffondrement totale du centre de la 9eme armée! Elle amorce un repli stratégique en utilisant la méthode du "hérisson" où chaques groupes d'unités se posent en défense statique jusqu'a la capture permettant ainsi au gros des troupes de ne pas êtres encerclés. "Mais !" Qui seront annihilés par l'aviation le lendemain lors du repli général forcé par l'échec à Sedan de la 2eme armée d'Huntziger. L'avance des panzers commencent donc à se mettre en marche inéxorablement , les premiers atteignent Morville à 10 km de la Meuse créant une tête de pont solide où les renforts afflûts maintenant sans difficulté . Dorénavant , ni les reserves de la 9eme armée , ni la 1ere DCR n'arriveront à stopper les blindés du XV.AK(Mot) qui déferleront avec toutes leurs puissance dans la trouée de Phillippeville dès le 15 mai 1940.
Namspopof