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Philippeville 1940

Créé le : 2/4/2003
Edition du : 13/7/2003
Auteur : Namspopof

Objectif : Philippeville

Erwin Johannes Eugen Rommel (1891-1944)

Voici un extrait des "carnets de Rommel" relatant la prise de philippeville le 15 mai 1940 .Apres la percée sur la meuse la 7.PzDiv. ouvra la tête de pont et exploita le chaos régnant dans les lignes de defenses françaises depuis le 13 mai .

   Mes intentions, pour le 15 mai, consistaient à percer d'un seul trait jusqu'à notre objectif, avec le 25e régiment de Panzers en tête, de l'artillerie et, si possible, un soutien de bombardiers en piqué. L'infanterie devait suivre l'attaque des chars, partie à pied et partie portée.
À mon avis, l'essentiel était que l'artillerie masquât de son feu les deux flancs de l'attaque, car nous avions devancé quelque peu les divisions voisines.L'itinéraire du 25e Panzers, tel qu'il était marqué sur la carte, contournait Philippeville [à 29 kilomètres à l'ouest de Dinant] en évitant tous les villages et menait à notre objectif, qui était la région environnant Cerfontaine [ 13 kilomètres à l'ouest de Philippeville] je comptais accompagner ce régiment, afin de pouvoir diriger l'attaque de l'avant et faire intervenir l'artillerie et l'aviation en piqué au moment décisif. (Afin de simplifier les échanges par radio (celle-ci transmettait souvent avec du retard des messages très importants, en raison de la nécessité de les chiffrer), je convins avec le Ia (bureau des opérations de l'État-major; désigne aussi l'officier qui en est responsable) et le commandant de l'artillerie d'un « axe de poussée ».
Le point de départ choisi pour cet axe fut l'église de Rosée et son point d'aboutissement l'église de Froidchapelle. Tous les officiers le tracèrent sur leurs cartes. Par exemple, si je voulais faire tirer sur Philippeville, je n'avais qu'à envoyer par radio : « Feu nourri d'artillerie immédiatement autour de onze. » Le commandant de l'artillerie se montra enchanté de cette innovation.
Vers les 9 heures, je rencontrai un major de la Luftwaffe, qui m'informa que ma division pourrait disposer ce jour-là de bombardiers en piqué. Les chars commençant déjà à s'ébranler, je leur enjoignis tout de suite de s'engager sur le front de l'attaque. je me rendis ensuite au char du colonel Rothenburg et ordonnai à ma Gefechtsstaffel de suivre l'attaque des chars avec sa voiture blindée et son camion de signalisation, en passant d'un couvert à un autre.
Après un bref engagement avec des chars ennemis près de Flavion, le régiment de Panzers avança en colonne à travers les bois jusqu'à Philippeville ; il rencontra sur sa route de nombreux canons et véhicules appartenant à une unité française dont les hommes s'étaient plaqués précipitamment parmi les arbres à notre approche ; sans doute avaient-ils précédemment beaucoup souffert de nos bombardements en piqué. D'énormes cratères nous imposèrent plusieurs dé
tours durant la traversée du bois. A 5 kilomètres environ au nord-ouest de Philippeville, il y eut une brève escarmouche avec des troupes françaises qui occupaient les hauteurs et les bois au sud de la ville.Nos chars la livrèrent sans s'arrêter, les tourelles pointées sur la gauche, et l'ennemi fut bientôt réduit au silence.
De temps en temps, notre tir atteignait des canons antichars, des chars et des voitures blindées ennemis. Tout en passant, nous arrosions aussi le bois sur nos flancs De courts messages, envoyés en clair par la radio, tenaient l'état-major et l'artillerie au courant du progrès de l'attaque, en sorte que l'écran d'artillerie fonctionna parfaitement L'objectif de a journée fut bientôt atteint.
Avec une des compagnies de Panzers du colonel Rothenburg, qui était placée sous mon commandement, je revins alors sur le chemin parcouru, afin d'établir le contact avec l'infanterie restée plus en arrière Sur une hauteur, un kilomètre à l'ouest de Philippeville, nous rencontrâmes deux de nos chars en panne de moteur. Leurs équipages étaient en train de faire des prisonniers ; quelques-uns étaient même déjà rassemblés. Des centaines de motocyclistes français sortirent alors des buissons et mirent bas les armes avec leurs officiers. D'autres essayèrent de s'échapper par la route en direction sud.
Je m'occupai pendant quelque temps de ces prisonniers. Parmi eux se trouvaient plusieurs officiers, qui m'adressèrent de nombreuses demandes, notamment la permission de garder leurs ordonnances et aussi que leurs bagages fussent enlevés de Philippeville, où ils les avaient laissés. Étant fort intéressé à ce que la garnison de Philippeville se rendît rapidement et sans combat, je consentis à tout cela.

Un Hotchkiss 39 en proie des flammes

Le hasard fais bien les chose , les anglais seront de redoutables ennemis pour Rommel dès 1940 où il se heurta au CE britannique



Ma compagnie Panzers d'escorte avançait maintenant sur Neuville [à environ 3 kilomètres et demi au sud de Philippeville] afin de couper aux Français la retraite de Philippeville vers le sud. En rejoignant cette compagnie avec le lieutenant Most, je la trouvai engagée près de Neuville ; le combat se déplaçait vers le sud et tendait à se transformer en poursuite. Je n'avais nulle intention de pousser davantage dans cette direction ; j'ordonnai donc à la compagnie de rompre le combat et de progresser le long des limites est de Neuville. A 5oo mètres au sud de Vodecée, nous tombâmes sur une partie de la compagnie Hüttemann, qui se joignit à nous) A la limite sud du village, nous eûmes avec une importante formation de chars français un court engagement qui se régla vite à notre avantage ; l'ennemi cessa le feu et ses hommes furent, un à un, tirés de leurs chars par les nôtres. Une quinzaine de chars français tombèrent ainsi entre nos mains, certains endommagés, d'autres absolument intacts. Comme il était impossible de les faire garder là, nous emmenâmes dans notre colonne ceux qui étaient intacts, avec leurs conducteurs français ! Un quart d'heure après, nous atteignîmes la route principale Anthée-Philippeville et y rencontrâmes les éléments de tête de la brigade de fusiliers, avec le 8e bataillon de mitrailleuses sous mes ordres, qui suivaient l'attaque des chars. Je fis monter plusieurs officiers avec moi dans mon véhicule blindé et, précédant toute la colonne, roulai à grande allure sur la route poussiéreuse à travers les abords nord de Philippeville [Rommel avait repris la direction de l'ouest]. En chemin, j'expliquai la situation aux commandants et leur donnai mes instructions pour leurs nouvelles missions.

Un cliché "banal"d'un char R-35 français abandonné apres une escarmouche , en arriere plan l'ont vois un panzer III sur la route

Panzer II couvrant l' infanterie d'assaut allemande

Chars de la 1ere DCR abandonné àpres un accrochage avec la 7.PzDiv.Dans beaucoup de cas l'armée francaise dut abandonner sont equipement par manque de ravitaillement , c'est derniers etant la cible privilégié des aviateurs allemands.

Un petit groupe de grenadiers à l'abri derriere un Panzer 35t de fabrication Tchéque.Remarquez les "gerican d'essence" sur l'arriere du tank , ce mode de ravitaillement complementaire ne fut appliqué que par l'armée allemande en 1940 , permettant au panzer divisions d'avoir une marge de manoeuvre beaucoup plus grande lors de l'application de la "Guerre eclair"