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Wolfenstein 3 : Le test de 39-45 Stratégie !

 

Wolfenstein III
 

  

Les zombies nazis font leur « come-back »

 

 

Un ultime « come-back ». C’est sans doute avec une vive impatience que les fans de la série de jeux de tir subjectif Wolfenstein (Return to Castle Wolfenstein était paru en novembre 2001 chez Activision, ayant été développé par Gray Matter Interactive et réédité à de nombreuses reprises depuis avec notamment Wolfenstein : Enemy Territory sorti en avril 2003) auront attendu ce nouveau Wolfenstein dont la sortie avait été annoncée dès 2004. Huit ans après Return to Castle Wolfenstein, la tâche semble néanmoins complexe tant les écueils sont nombreux : développer un jeu archaïque car collant trop aux précédents opus ou faire au contraire fi du charme de la série et prendre ainsi le risque de décevoir ses fans. Edité par Activision et développé par Raven Software, id Software, Pi Studios et Endrant Studios, Wolfenstein 3 parvient-il à se hisser à la hauteur de ses illustres aînés ?

 
 

Dans Wolfenstein, le joueur incarne l’agent des services secrets américains B. J. Blazkowic. Celui-ci a été envoyé en 1943 (peu après l’échec de l’opération Résurrection et du Projet Übersoldat) en mission de sabotage sur un bâtiment de la Kriegsmarine. Il y trouve un médaillon qui lui permet de réussir sa mission tout en ayant la vie sauve en générant un bouclier protecteur parant les tirs des marins allemands. Intrigué par le médaillon, Blazkowic apprend par ses supérieurs que pour être utilisé, celui-ci requiert des cristaux « Nachtsonne » présents uniquement dans la ville allemande d’Isenstadt dont le Général Zetta commande la garnison. Blazkowic est ainsi envoyé en mission dans cette ville fictive et doit prendre contact avec la résistance allemande anti-nazie locale, sa couverture ayant été découverte.
 
 


 
« Wolfenstein mêle sociétés secrètes, sciences occultes, et bien entendu la Seconde Guerre Mondiale »

 
 
Mimant l’atmosphère oppressante de ses prédécesseurs, pionniers des jeux de tir subjectifs sur fond de Seconde Guerre Mondiale, ce nouvel opus de la série Wolfenstein mise de fait sur un étonnant et détonnant mélange d’action et d’intrigue. Le joueur est invité à parcourir Isensdadt à la recherche de missions qui lui seront assignées tantôt par le Cercle de Kreisau, tantôt par l’Aube d’Or, deux mouvements de résistance allemands, et auront toujours pour thème des prétendues recherches nazies dans le domaine du paranormal. La trame de fond de ce Wolfenstein demeure ainsi fidèle à Wolfenstein 3D et Return to Castle Wolfenstein en mêlant sociétés secrètes, sciences occultes, et bien entendu la Seconde Guerre Mondiale. Le résultat a un certain charme même si les dialogues et cinématiques ne sont pas toujours des plus prenants.

 
 

En revanche, le jeu déçoit grandement sur le plan du gameplay. Si certaines idées des développeurs de Raven Software sont intéressantes, telles que la manière dont sont simulés les sprints (le personnage ne peut courir trop longtemps et est incapable de tirer lorsqu’il le fait), la gestion de la balistique et des combats demeure archaïque et surpassée par ses concurrents actuels (Call of Duty : Modern Warfare 2 ou autres Operation Flashpoint par exemple).
On est même loin d’un Red Orchestra pourtant sorti en 2006 en ce qui concerne les dégâts subis comme infligés. On est loin de la simulation : il faudra en effet s’y reprendre à plusieurs fois pour abattre un ennemi « classique » (les headshots n’étant pas toujours décisifs) et il n’y a, comme dans Call of Duty, pas de barre de vie. Le recul des armes est essentiellement théorique et l’ensemble donne une désagréable impression de jeu arcade.
L’intelligence artificielle est par ailleurs très frileuse et ne coordonne que rarement ses actions (qu’elle soit alliée ou ennemie). Il n’est par exemple pas rare de voir un soldat allemand abandonner une mitrailleuse fixe pourtant très bien positionnée. C’est bien dommage eu égard au nombre important d’ennemis que l’on rencontre au cours de la campagne solo. Une intelligence artificielle ne serait-ce que passable aurait pu donner lieu à de passionnants combats de rue, notamment lors des affrontements avec les « übersoldats » allemands (qui utilisent par exemple des boucliers ou peuvent encore demeurer invisibles).

 
 

 
 

Les nombreuses possibilités d’interaction avec l’environnement sont en revanche séduisantes (il est par exemple très utile de détruire des barils explosifs à proximité de soldats ennemis), presque tous les éléments de l’environnement étant susceptibles d’être détruits. A l’image d’un jeu d’aventures, Wolfenstein 3 requière par ailleurs au fil des niveaux d’échapper à certains pièges (murs qui se referment, pont qui se fissure) et d’interagir avec l’environnement. Le joueur se déplace à l’aide d’une carte dont il complète la légende à mesure de ses discussions avec différents protagonistes. Des combats animeront ses déplacements entre les planques de résistants ou entre deux lieux de mission, ces combats voyant néanmoins réapparaître les mêmes ennemis de manière indéfinie... Il est également possible de récupérer de l’or qui servira à acheter des améliorations au marché noir ou des documents de renseignements qui permettent d’élucider progressivement l’intrigue du jeu.

 
 


  
« Une atmosphère oppressante pour rattraper un gameplay décevant »

 
 

L’arsenal disponible innove particulièrement puisque le joueur pourra manier des armes classiques (MP40, Kar98k, MP44, etc), mais également fantaisistes (canon à particules par exemple) ainsi qu’utiliser les pouvoirs du médaillon de Thulé qui permettent de pénétrer la dimension du voile (et ainsi visualiser des éléments cachés de l’environnement ou les points faibles des übersoldats allemands), de ralentir le temps ou encore de générer un bouclier protecteur.
Une barre d’énergie entamée à chaque utilisation de ces pouvoirs peut être rechargée via d’abondants puits d’énergie. L’utilisation des armes classiques est pour sa part décevante puisque bien que les conseils prodigués au cours de la partie clament le contraire, il est tout à fait possible de finir la campagne en n’utilisant jamais le fusil Kar98k par exemple. Les différences entre les armes classiques ne sont pas assez prononcées malgré la possibilité de les améliorer au marché noir (le joueur pourra par exemple améliorer la précision de son fusil ou encore recharger son pistolet-mitrailleur auprès de marchands d’armes disséminés dans la ville). La gestion des grenades est enfin archaïque, le joueur ne contrôlant que partiellement leur jet et leurs effets étant très relatifs malgré de jolies animations accompagnant leur explosion.

 

L’environnement visuel et l’immersion du jeu pourront sembler rattraper ce gameplay décevant du fait de l’atmosphère oppressante d’Isensdadt (il n’y a quasiment jamais de civils dans les rues) et de la présence obsédante tant d’affiches de propagande que d’insignes nazis à travers la ville. Celle-ci demeure dès lors très crédible comme lieu de recherches nazies dans le domaine du paranormal. Les graphismes du jeu sont néanmoins inégaux. On aurait pu en attendre mieux, notamment des textures des armes et des soldats ennemis. Les gouttes d’eau sont en revanche parfaitement réalisées. L’ambiance sonore est elle aussi plutôt réussie et parvient effectivement à donner une certaine cohérence au fil conducteur de l’intrigue à travers musiques et bruitages en tous genres (un soldat touché à la gorge émettra par exemple des sons très particuliers…). Un bémol cependant, le choix d’utiliser des voix françaises pour retranscrire les expressions des nazis, qui rend les scènes d’affrontements assez cocasses voire ridicules lorsqu’un soldat allemand s’écrie par exemple avec un parfait accent français « Voilà l’Américain, abattez le ! ».

 

En sus de la campagne solo qui se termine en une petite dizaine d’heures, Wolfenstein 3 présente un mode multijoueurs assez pauvre. Le nombre de participants est ainsi limité à 12 et les modes de jeu à 2 (match à mort en équipe et destruction d’objectifs). Quant aux classes de soldats qui avaient fait la réussite de Return to Castle Wolfenstein et de Wolfenstein : Enemy Territory, elles sont ici réduites à 3, à chacune étant assigné un arsenal spécifique. Les joueurs se voient attribuer au fil de leurs parties un petit pécule qui lui permet de débloquer de nouvelles armes. Le mode multijoueurs semble de manière générale avoir été bâclé et échoue manifestement à accroître la durée de vie, dès lors très courte, du titre.
 



 
Conclusion

 

En tout état de cause, Wolfenstein 3 présente de nombreux défauts. Et néanmoins, l’impression générale qui en ressort demeure plutôt positive. Sans doute est-ce dû pour part au charme et à l’originalité du titre mais peut-être aussi à une certaine forme d’imposture qui accompagne le joueur au fil de la campagne solo. Incarner un agent des services secrets américains se baladant flanqué d’une veste en cuir et armé d’un canon à particules dans les rues désertes d’une ville allemande qui est le lieu de recherches paranormales nazies n’est en effet pas aventure commune. L’atmosphère glauque et oppressante rappellera en outre la série Resident Evil ou encore le film Outpost. Dommage que le gameplay soit si décevant et que le mode multijoueurs ne prolonge significativement la durée de vie de ce titre.

 
 

Qualités :

 

- On retrouve le charme de la série Wolfenstein avec son atmosphère oppressante, ses nazis zombifiés, ses intrigues dignes de scénarios de films d’horreurs…

- La possibilité d’utiliser des armes fantaisistes et les pouvoirs du médaillon de Thulé ainsi que d’acheter des améliorations au marché noir.

 

Défauts :

 

- Un gameplay pas à la hauteur des jeux de tir subjectif actuels

- Une intelligence artificielle qui ne coordonne pas ses actions

- Un mode multijoueurs bâclé et de fait, une durée de vie très courte

 
 

Configuration :

 

- Système d’exploitation Windows XP ou Vista

- Processeur Pentium IV 3.2 GHz ou Athlon 64 3400+

- Mémoire vive de 1 Go

- Carte video 3D 256 Mo type GeForce 6800GT ou Radeon X800

- 8 Go d’espace sur le disque dur

 

 

Note 39-45 :

 

12,5/20

 

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Lien utile

 

Le site officiel du jeu pour trouver des parties multijoueurs et télécharger les mises à jour : http://www.wolfenstein.com/home