2597 Te-Ke

Les chenillettes : (quelques généralités) Nous avons étudié dans nos précédents articles, les catégories classiques de chars, à savoir les chars "léger", "moyen" et "lourd" (bien que les japonais n'aient pas été pourvu de chars lourds opérationnels). Il est encore utile de voir la dernière catégorie, qu'on ne peut pas vraiment qualifier de char de combat, les chenillettes, dites aussi tankettes.

Ces véhicules sont typiquement issus de la doctrine militaire dominante des années trente, qui ne voyait le blindé que comme un simple appui d'infanterie, voir même de cavalerie. Bien que les Japonais en ait fait un large usage, ils n'en avaient pas l'exclusivité, en effet au début de la guerre, les armées polonaise, belge ou suisse par exemple en était également équipées. Par contre les japonais les utilisèrent jusqu'à la fin de la guerre.

Vous l'aurez compris il s'agit en fait d'un char très légèrement blindé, faiblement armé, la plupart du temps que d'une mitrailleuse en tourelle ou fixe et d'un poids plume (rarement plus de 3 - 4 tonnes)

Il fut largement utilisé sur tous les fronts, sa faiblesse, fut peut-être sa force, car ne pouvant être utilisé en combat direct. Il devint un véhicule largement polyvalent et servi en sus de ses fonctions de support d'infanterie, comme véhicule de reconnaissance, comme poste d'observateur d'artillerie et même comme véhicule de soutien ou tracteur de remorque pour le transport de munition.

Son équipage de deux hommes se composait d'un pilote et d'un commandant, dans la tourelle, en charge du canon. A noter encore que certains modèles étaient équipés d'une mitrailleuse en lieu et place du canon.

Lorsqu'on évoque les japonais en guerre beaucoup ne pensent qu'à la seule confrontation face aux américains dans le Pacifique, or il faut se souvenir que "l'Empire du Soleil Levant" était aussi engagé, sur bien d'autres fronts,  entre-autre contre les britanniques en Birmanie. Le pont de la rivière Kwai en est l'épisode le plus connu.

Sur ce front, en mars 1944, le sort des armes changeant de camp, il devenait évident que les Britanniques, appuyés par un fort contingent hindou, allaient reprendre l'initiative. Le général japonais Mutaguchi décida de passer à l'offensive, pour occuper la ville d'Imphal et ainsi couper la voie aux anglais. L'offensive progressa rapidement et Imphal et sa petite garnison fut assiégée. Cependant le commandement japonais avait préparé son attaque avec une réelle insouciance, sans se préoccuper du ravitaillement. Les Britanniques réussirent donc, par un pont aérien, à ravitailler et renforcer la ville en y transportant une division entière (10 à 15 milles hommes). La contre-attaque ne tarda pas et l'offensive japonaise, sans soutien, se transforma en déroute complète des milliers de soldats moururent de faim durant leur retraite. Cette bataille de Kohima, qui opposa plus de 350 000 hommes, vous est contée dans un article sur ce site perso consacré à la deuxième guerre mondiale

Dans cette offensive était engagé le 14e régiment de char japonais qui était équipé, entre-autre, de Te-Ke. Il combattit dans le sud d'Imphal contre des chars M3. Par contre le régiment perdit la plupart de ses chars lors de la retraite, faute de ravitaillement. Pour l'histoire du régiment, c'est sur le site Takixxx (en anglais), à visiter aussi pour sa banque de donnée très complète sur l'armée japonaise